lundi 17 octobre 2011

Etre un serviteur inutile

Ma production est devenue vraiment poussive et mon blog fonctionne en mode perfusion depuis de longs mois. Je crois que cette désertion est plutôt bon signe, mon quotidien est bien rempli et je ressens actuellement moins le besoin de commenter la/ma vie.

Néanmoins je réalise, et ce sera le sujet de ce message, que même si mon quotidien devient de plus en plus stimulant, je ne suis jamais vraiment ni satisfait ni comblé. Quelque chose en moi ne peut s'empêcher de penser, de façon quasi pathologique, que ce qui se passe ici et maintenant n'est pas suffisant. Je pourrais être le maître du monde et recevoir toutes les grâces possibles et imaginables de la Terre que cette petite voix intérieure finirait quand même par me dire: "ce n'est pas suffisant, je ne suis pas complet, j'en veux encore plus...".

C'est un peu schizophrénique ce que je vais dire, mais par moment j'en ai vraiment marre de moi. Au départ je croyais que les problèmes venaient essentiellement du monde extérieur, et maintenant il me paraît évident que j'ai toujours été mon principal bourreau. Plus jeune je bloquais sur certaines citations de Jésus, en particulier celle-ci: "Voici que je suis venu faire ta volonté". J'avais le sentiment que faire la volonté de Dieu, c'était donner ce que j'avais de plus précieux, c'était sacrifier ce qui me rendait unique. Finalement ce que je croyais être un précieux trésor était ma pire malédiction. Accomplir la volonté de l'égo ça ne m'a jamais rendu unique, en fait c'est très banal et c'est ce que nous faisons pratiquement tous. De son côté Jésus en accomplissant la volonté de Dieu, il fait encore parler de lui 2'000 ans après sa mort...

Confier sa volonté à Dieu, c'est brancher l'avion en mode pilote automatique, après vous pouvez vous détendre, mettre les mains derrière la tête, vous servir un cocktail et regarder le paysage défiler en toute décontraction, quelles que soient les conditions météorologiques. Dieu dit dans la bible "vous portez un fardeau trop lourd pour vos épaules, alors qu'en faisant ma volonté vos charges seraient légères". Dans mon cas ça fait 33 ans que je porte un fardeau beaucoup trop lourd et je suis de plus en plus décidé à m'en séparer.

Seulement le problème c'est que faire la volonté de Dieu ne peut être un choix. Si vous décidez de faire la volonté de Dieu, alors vous êtes toujours dans votre propre volonté ;-) (voir mon message "La double contrainte pour en finir avec la quête spirituelle"). J'ai le sentiment que la seule chose à faire c'est d'être conscient des résultats catastrophiques que produisent régulièrement notre volonté propre, ainsi s'opère une sorte de lâcher prise naturelle envers l'égo pour se tourner vers une énergie supérieure et aussi plus subtile. A mon avis c'est pour cela que beaucoup de religions semblent en apparence glorifier la souffrance, non pas que la souffrance est bonne en soi, mais c'est la seule chose qui peut nous faire prendre conscience de la bêtise de certains de nos comportements.

On m'a transmis récemment une prière (voir extrait ci-dessous) qui m'a beaucoup inspiré. Notamment une phrase qui m'a fait "TILT" et qui disait: "tu seras le serviteur inutile". Cette phrase qui peut sembler en apparence négative a été pour moi une sorte de bénédiction, et je me la répète presque tous les jours, surtout lorsque je sens mon égo s'emballer. Etre le serviteur de l'inutile ce n'est pas une tare, au contraire c'est arrêter de se prendre la tête sur tout et n'importe quoi.

"Aime-moi tel que tu es. Je veux l’amour de ton cœur indigent ; si pour M’aimer, tu attends d’être parfait, tu ne M’aimeras jamais. Ne pourrais-je pas faire de chaque grain de sable un séraphin tout radieux de pureté, de noblesse et d’amour ? Ne pourrais-je pas, d’un seul signe de ma volonté, faire surgir du néant des milliers de saints, mille fois plus parfaits et plus aimants que ceux que j’ai créé ? Ne suis-je pas le Tout-Puissant ?
Et s’il me plaît de laisser pour jamais dans le néant, ces êtres merveilleux et leur préférer ton pauvre amour !
C’est le chant de ton cœur qui m’importe. Qu’ai-je besoin de ta science et de tes talents ?
Ce ne sont pas des vertus que je te demande, et si je t’en donnais, tu es si faible que bientôt l’amour-propre s’y mêlerait ; ne t’inquiète pas de cela. J’aurais pu te destiner à de grandes choses ; non tu seras le serviteur inutile, je te prendrai même le peu que tu as, car je t’ai créé pour l’amour.
Aime ! L’amour te fera faire tout le reste sans que tu y penses ; ne cherches qu’à remplir le moment présent de ton amour.
Je veux que tu penses à Moi, à chaque heure du jour et de la nuit. Je ne veux pas que tu poses l’action la plus insignifiante pour un motif autre que l’amour. Quand il te faudra souffrir, je te donnerai la force ; tu m’as donné l’amour, je te donnerai d’aimer au-delà de ce que tu as pu rêver.
Mais souviens-toi : aime-moi tel que tu es. N’attends pas d’être un saint pour te livrer à l’Amour, sinon tu n’aimeras jamais." L'auteur de ce texte n'a pu être identifié.

jeudi 14 avril 2011

Dieu c'est quoi pour toi?

Mon dernier passage commence à vraiment dater, il est temps de souffler sur mon bureau pour enlever la poussière, de décrocher les toiles d'araignées et de reprendre ma plume virtuelle pour poster un message de feu de dieu!

Je vais  relater une rencontre intéressante et aussi légèrement insolite en guise d'introduction. J'attendais dans un bar le dernier train pour rentrer chez moi, là je sympathise avec un autre client. On discute un moment de tout et de rien, puis nos discutions sont devenues plus philosophiques et spirituelles, chacun semblait tester l'autre et découvrir avec un certain étonnement que nous étions sur le même créneau.
Pour l'anecdote la discution s'est tellement emballée (la bière jouant son rôle de catalyseur ;-)... ) que j'ai loupé mon train et du prendre le premier du matin.
Depuis cette soirée nous avons continué à dialoguer par e-mails. Parfois je parle de Dieu pour exprimer mes idées, et un jour mon ami m'a répondu que le mot "Dieu" le faisait grincer des dents. Je réalise que beaucoup de gens qui semblent partager mes idées me regardent bizarrement quand je parle de Dieu. Du coup il me semble intéressant de donner quelques précisions sur le Dieu que j'évoque si souvent sur ce blog.

Le Dieu dont je parle n'appartient à aucun courant religieux, et il n'a ni forme ni visage. En réalité le Dieu dont je parle est très accessible, aucune voie spirituelle, aucune ascèse, aucune pratique n'est requise pour le rencontrer. Vous voulez savoir comment fixer un rendez-vous à ce drôle de Dieu? Facile... regardez l'heure qu'indique votre montre, c'est l'heure de votre rendez-vous avec le divin, cette heure s'appelle "maintenant". Où a lieu le rendez-vous? Là encore c'est très facile, regardez juste vos pieds, le rendez-vous se déroule "ici". Vous aurez peut-être compris là où je veux en venir, la rencontre avec Dieu se déroule dans l'éternel instant présent. Il n'y a pas d'autre endroit possible, et cette rencontre avec le divin chaque être humain l'a probablement vécue plusieurs fois dans sa vie sans même le réaliser.

Car rencontrer Dieu ça ne veut pas dire que notre mental devient omniscient, c'est tout le contraire. Dieu et l'éternel instant présent se manifestent quand le petit "moi" reconnaît sa totale nullité et impuissance à percer les secrets de l'univers. Affranchi de la tyrannie de l'égo, votre pouvoir en est décuplé. Dans l'instant présent vous marchez sur l'eau, vous transformez l'eau en vin, vous comprenez des langues que vous n'avez jamais apprises, mais comme l'a dit Jésus: "ce n'est pas moi qui accomplit les miracles, c'est le Père". L'instant présent n'est pas là pour transformer le petit "moi" en un super "Moi", il est là pour le dissoudre.

Quand je rentre intensément dans l'instant présent Dieu n'est plus un concept, c'est une réalité! Dans l'instant présent tout est teinté de magie, tout est facile, léger. Je dirai que dans l'instant présent tout est AMOUR. Et l'amour, n'est-ce-pas l'attribut principal de Dieu?

Pour terminer ce texte il me semble important de préciser que quand je parle de "rencontre avec Dieu", il faut savoir lire entre les lignes.  En réalité dans l'éternel instant présent il n'y a personne pour rencontrer personne, il ne reste plus que Dieu partout et en toute chose. Dans l'instant présent la non-dualité n'est plus un concept.

Finalement il y'a quelque chose de très amusant dans mon parcours. Pendant de longues années le petit Cédric a cherché Dieu en se demandant si il existait vraiment. Aujourd'hui l'existence de Dieu est devenue plus qu'évidente et c'est le petit Cédric qui est devenu très douteux et sujet à caution ;-)

"Le petit Karl s'est retrouvé devant le banc des accusés et a dû prouver son existence. Ce qu'il n'a pu faire. Le petit Karl n'a pas été en mesure de prouver son existence, et donc a été éliminé...
Ce à quoi nous avons affaire ici est le Jugement dernier. Parce que dans l'instant présent, le temps se trouve aboli. Seul subsiste le commencement. C'est le dernier jour temporel, où seul subsiste, et peut subsister, la source. Tout se trouve aboli hormis la source. C'est le sens qu'il faut donner au Jugement dernier décrit dans la Bible, lors duquel rien de temporel n'est accepté." Karl Renz

"Demandez l'heure à un arbre. Il sera bien embêté et vous répondra: euuuh il est maintenant! Existe-t-il autre chose que maintenant?" Eckart Tolle