vendredi 11 juin 2010

La paix des vaches et le metagame

J'ai longtemps cherché au poker une sorte de martingale, c'est-à-dire une façon de jouer qui me procure des gains assurés.

J'ai beaucoup étudié ce jeu et je pense en avoir une très bonne compréhension technique, pourtant chaque fois que je me suis contenté d'appliquer la théorie mes résultats étaient mitigés voir même franchement mauvais. Mais quand je m'assois à une table en me disant: "oublie la théorie, et regarde ce qu'il se passe", j'ai de bons résultats! En réalité il y'a un principe qui va au-delà de la théorie que les joueurs de poker appellent le metagame.
Notre subconscient en observant un long moment le comportement des autres joueurs, va nous pousser à jouer des coups qui ne correspondent pas à ce que nous apprennent les livres. Et c'est ce qui distingue un grand champion d'un simple bon joueur.
Par exemple, vous possédez un jeu moyen, votre adversaire mise très fortement, la logique vous dit d'abandonner le coup, mais une petite voix issue de votre subconscient dit: "non, il y'a quelque chose d'anormal dans sa façon de jouer ce coup, il est en train de bluffer...". Parfois c'est le contraire, vous posséder un jeu énorme mais votre subconscient vous dit: "abandonne le coup, sinon tu vas y laisser ta chemise". Observer la table et écouter son instinct, c'est selon moi la clé de la réussite!

Dans la vie de tous les jours, j'ai longtemps fait la même erreur, je me disais que pour être gagnant il fallait avoir un bon travail sécurisé, une gentille femme, de beaux enfants qui réussissent bien leurs études. Mais comme l'a dit Arnaud Desjardins: "ne confondez pas la paix des vaches avec la paix de Dieu". Cet idéal d'une petite vie pépère n'existe pas dans notre société, et même si il existait il serait quelque part très fade!

Même si j'en bave parfois, je remercie Dieu de ne m'avoir jamais permis de trouver une martingale, ni dans le poker, ni dans la vie de tous les jours. Ce qui rend la vie excitante, c'est d'être toujours sur le fil du rasoir...

"Le guerrier donne le meilleur de lui-même, après que
ses actes soient une réussite ou un échec, cela ne le concerne plus." La roue du temps